A propos de Pieter Bruegel, Le Tableau ou la sphère infinie. Pour une réforme théologique-politique de l’entendement

Résumé

L’oeuvre peint de Bruegel se situe au début d’une période de profonds bouleversements
dont Spinoza a vécu l’épisode final. L’unité intrinsèque d’une période historique relie ainsi le
peintre et le philosophe : c’est l’unité d’un combat pour la liberté d’expression. Cette symétrie,
d’abord historique, du peintre et du philosophe, suscitait l’hypothèse d’une autre symétrie,
épistémologique, entre l’image et le concept. Cette double symétrie est au principe de
mes interrogations. Comme un siècle plus tard, chez Spinoza, le travail pictural de Bruegel
ne produisait-il pas, déjà aussi, un dispositif théorique particulier qui, dans son domaine
propre, réfléchissait « sur » – et à partir « de » – la distinction entre imagination et entendement
? Cette question et la conviction d’une activité cognitive de l’art, enveloppaient, à la
fois, une hypothèse de travail et mes motivations épistémologiques.